Osamu Gotō et son aventure chez Ferrari...
Posté : dim. 7 avr. 2024 20:46
...entre autres
L’homme est méconnu et évolue surtout en Championnat Moto2 depuis quelques années, gérant sa société basée à Berne, GEO Technology. Pourtant l’influence de cet ingénieur japonais, né en 1948, a été assez importante dans le paddock...
Entrée en 1970 comme ingénieur dans le département recherche et développement de Honda Motor Compagny, Osamu Goto travaille sur le futur projet moteur devant propulser la prochaine Civic, dont Honda souhaitait qu’elle devienne l’héritière de la VW Coccinelle sur le marché américain. Une voiture qui va rompre avec l’ancienne doctrine de la jeune marque japonaise en termes de propulsion et qui va la rendre prospère. Son premier contact avec la Formule 1 remonte en 1984, lorsque le constructeur japonais équipe Williams Engineering de son V6 Turbo. L’année suivante, Osamu Goto est nommé Team Manager course de Honda. En parallèle des succès avec Williams F1 Team et plus tard avec McLaren, il supervisera le développement du V10 et V12 atmosphérique dès 1987. Une anticipation qui sera récompensée par de très nombreux succès. Son destin bascule toutefois fin 1991 !
Fin 1991, Honda Motor Compagny annonce à Ron Dennis qu’il ne bénéficiera plus du moteur japonais pour la saison 1993. Le manager anglais devait trouver une solution et trois idées lui sont venus alors : La première était d’utiliser le moteur client V8 Ford Cosworth HB mais tout en l’optimisant avec une sélection électronique TAG. La seconde était d’obtenir le concours d’un autre constructeur (Renault Sport en priorité) et la troisième était de racheter la société de Brian Hart qui mettait au point un V10 3.50 litres (qui sera utilisé par l’équipe Jordan Grand Prix en 1993 et 1994). Ron Dennis caressait alors l’idée de concurrencer Ferrari sérieusement. Il embaucha Osamu Goto sur le champ en temps qu’ingénieur en chef.
Après avoir finalement travaillé sur le V8 HB optimisé, Osamu Goto se penchera quelques semaines sur le cas Lamborghini Engineering alors dirigé par Mauro Forghieri. De son côté, Chrysler souhaitait continuer en Formule 1 à la condition de propulser un "Top Team". En toute logique, l’équipe Benetton Formula 1 avait été approchée, mais Ron Dennis a très vite compris l’opportunité et a proposé un test avec une MP4-8 modifiée. Le moteur V12 type 3512, autrefois anémique de 710 chevaux (1993) a été revu par Osamu Goto et Mauro Forghieri, celui-ci a d’ailleurs été évalué par Ayrton Senna et Mika Hakkinen sur la piste d’Estoril (après un premier test à Silverstone). Les essais sont concluants puisqu’il s’avère très performant. On parlait d’une puissance proche de 770 chevaux et d’une utilisation pour la fin de saison 1993. Le projet était le suivant : Finir 1993 avec le V12, disputer le Championnat 1994 avec ce même moteur et dès 1995 disposer du nouveau V10 Chrysler (car la FIA avait prolongé l’aventure du 3.50 litres jusqu’à l’année 2000 avant le drame du 1er Mai 1994). Osamu Goto s’est mis à la tâche durant quelques mois en vain. Ron Dennis signera en Décembre 1993 avec Peugeot alors que Chrysler mettra en vente Lamborghini. Fort de cet expérience, l’ingénieur japonais repartira 30 jours au Japon avant de revenir en Europe... A Maranello !
Son passage chez Ferrari sera court mais entouré de rumeurs. Entre 1994 et 1996, il sera responsable des moteurs de la Scuderia avant de prendre la tête d’une société suisse devant exploiter le moteur 046 : Sauber Petronas Engineering AG, jusqu’en 1998. La période Ferrari est marquée par une évolution du moteur Ferrari 043 passant de 750 chevaux à 810 chevaux pour 15.500 tours/minute (sur le même procédé d’optimisation entrevue sur le moteur Lamborghini 3512 quelques mois plus tôt). Le moteur 044/1 V12 3 litres va bénéficier de la technologie des soupapes pneumatiques pour la première fois (héritage du moteur RA122E Honda de 1992) et enfin le 046 est un V10 3 litres qui sera toutefois remplacé par le 047 en 1998 (angle de 80° au lieu de 75°). La rumeur indique que le 046 est l’héritier du projet V10 Lamborghini, retravaillé par Osamu Goto. Ce qui explique pourquoi une société financée par Petronas a vu le jour pour développer ce moteur jusqu’en 2000. Un projet rapidement avorté car ce bloc développé jusqu’en 1997 sera rapidement remplacé par le 047. La première véritable réalisation italienne qui était en développement depuis 1995.
Après l’épisode Sauber Petronas en Formule 1. L’homme a mis au point un 3 cylindres 1000 cm3 pour la moto Petronas de Superbike à la fin des années 90. Avant de se consacrer aux deux roues depuis une décennie maintenant.
L’homme est méconnu et évolue surtout en Championnat Moto2 depuis quelques années, gérant sa société basée à Berne, GEO Technology. Pourtant l’influence de cet ingénieur japonais, né en 1948, a été assez importante dans le paddock...
Entrée en 1970 comme ingénieur dans le département recherche et développement de Honda Motor Compagny, Osamu Goto travaille sur le futur projet moteur devant propulser la prochaine Civic, dont Honda souhaitait qu’elle devienne l’héritière de la VW Coccinelle sur le marché américain. Une voiture qui va rompre avec l’ancienne doctrine de la jeune marque japonaise en termes de propulsion et qui va la rendre prospère. Son premier contact avec la Formule 1 remonte en 1984, lorsque le constructeur japonais équipe Williams Engineering de son V6 Turbo. L’année suivante, Osamu Goto est nommé Team Manager course de Honda. En parallèle des succès avec Williams F1 Team et plus tard avec McLaren, il supervisera le développement du V10 et V12 atmosphérique dès 1987. Une anticipation qui sera récompensée par de très nombreux succès. Son destin bascule toutefois fin 1991 !
Fin 1991, Honda Motor Compagny annonce à Ron Dennis qu’il ne bénéficiera plus du moteur japonais pour la saison 1993. Le manager anglais devait trouver une solution et trois idées lui sont venus alors : La première était d’utiliser le moteur client V8 Ford Cosworth HB mais tout en l’optimisant avec une sélection électronique TAG. La seconde était d’obtenir le concours d’un autre constructeur (Renault Sport en priorité) et la troisième était de racheter la société de Brian Hart qui mettait au point un V10 3.50 litres (qui sera utilisé par l’équipe Jordan Grand Prix en 1993 et 1994). Ron Dennis caressait alors l’idée de concurrencer Ferrari sérieusement. Il embaucha Osamu Goto sur le champ en temps qu’ingénieur en chef.
Après avoir finalement travaillé sur le V8 HB optimisé, Osamu Goto se penchera quelques semaines sur le cas Lamborghini Engineering alors dirigé par Mauro Forghieri. De son côté, Chrysler souhaitait continuer en Formule 1 à la condition de propulser un "Top Team". En toute logique, l’équipe Benetton Formula 1 avait été approchée, mais Ron Dennis a très vite compris l’opportunité et a proposé un test avec une MP4-8 modifiée. Le moteur V12 type 3512, autrefois anémique de 710 chevaux (1993) a été revu par Osamu Goto et Mauro Forghieri, celui-ci a d’ailleurs été évalué par Ayrton Senna et Mika Hakkinen sur la piste d’Estoril (après un premier test à Silverstone). Les essais sont concluants puisqu’il s’avère très performant. On parlait d’une puissance proche de 770 chevaux et d’une utilisation pour la fin de saison 1993. Le projet était le suivant : Finir 1993 avec le V12, disputer le Championnat 1994 avec ce même moteur et dès 1995 disposer du nouveau V10 Chrysler (car la FIA avait prolongé l’aventure du 3.50 litres jusqu’à l’année 2000 avant le drame du 1er Mai 1994). Osamu Goto s’est mis à la tâche durant quelques mois en vain. Ron Dennis signera en Décembre 1993 avec Peugeot alors que Chrysler mettra en vente Lamborghini. Fort de cet expérience, l’ingénieur japonais repartira 30 jours au Japon avant de revenir en Europe... A Maranello !
Son passage chez Ferrari sera court mais entouré de rumeurs. Entre 1994 et 1996, il sera responsable des moteurs de la Scuderia avant de prendre la tête d’une société suisse devant exploiter le moteur 046 : Sauber Petronas Engineering AG, jusqu’en 1998. La période Ferrari est marquée par une évolution du moteur Ferrari 043 passant de 750 chevaux à 810 chevaux pour 15.500 tours/minute (sur le même procédé d’optimisation entrevue sur le moteur Lamborghini 3512 quelques mois plus tôt). Le moteur 044/1 V12 3 litres va bénéficier de la technologie des soupapes pneumatiques pour la première fois (héritage du moteur RA122E Honda de 1992) et enfin le 046 est un V10 3 litres qui sera toutefois remplacé par le 047 en 1998 (angle de 80° au lieu de 75°). La rumeur indique que le 046 est l’héritier du projet V10 Lamborghini, retravaillé par Osamu Goto. Ce qui explique pourquoi une société financée par Petronas a vu le jour pour développer ce moteur jusqu’en 2000. Un projet rapidement avorté car ce bloc développé jusqu’en 1997 sera rapidement remplacé par le 047. La première véritable réalisation italienne qui était en développement depuis 1995.
Après l’épisode Sauber Petronas en Formule 1. L’homme a mis au point un 3 cylindres 1000 cm3 pour la moto Petronas de Superbike à la fin des années 90. Avant de se consacrer aux deux roues depuis une décennie maintenant.