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Pourquoi les "SUV", monospaces et utilitaires diesel résistent

Posté : mer. 9 mai 2018 19:11
par Cobra
Le diesel s'écroule chez les petites en France. Mais, sur les véhicules de gamme moyenne ou supérieure, il résiste. Les diesels affichent des consommations inférieures aux modèles à essence et sont moins frappés par le malus, calculé sur les seuls rejets de CO2. Les utilitaires roulent toujours presque exclusivement au gazole. Voici pourquoi.

La prochaine Clio V de Renault, qui sortira l'an prochain, risque de ne pas avoir de déclinaison diesel. Une première à ce niveau de gamme chez un constructeur français. C'est le résultat de la chute des ventes de véhicules à gazole en France, qui représentent à peine 41% des immatriculations totales début 2018, contre 73% en 2012. On constate également une chute sensible, même si de moindre ampleur, dans l'ensemble de l'Europe occidentale (40%, contre 55% il y a six ans). Les menaces d'interdiction du diesel en centre-ville brandies par les maires de Paris et de Rome, les discours politico-médiatiques sur la pollution des moteurs à gazole ainsi que la promesse d'un prix du gazole à la pompe aligné à terme sur l'essence font peur. Sans parler du renchérissement des moteurs diesel, avec les récentes normes Euro 6 et leur prochain durcissement en septembre 2018.

Le diesel chute chez les citadines

Côté petites voitures, c'est l'effondrement complet. 23% seulement des acheteurs de Peugeot 208 en France ont choisi une version à gazole en janvier-février 2018, contre… 61% en 2013 ! Ses rivales sont tombées à 28% (Citroën C3), 18% (Ford Fiesta) et même 6% (Fiat 500). La crainte de ne pas pouvoir rentrer un jour dans les centre villes est rédhibitoire pour des voitures… à vocation surtout citadine ! Le surcoût des versions diesel est aussi un facteur-clé dans ce créneau : 1.300 euros sur une 208 HDi 100 par rapport au même modèle à essence de 110 chevaux, voire 2.900 euros sur une Renault Clio 90 ! Pour cette dernière, le surcoût représente 18% du prix de la voiture (à essence). En outre, dans le même temps, sont apparus des mini-moteurs à essence trois cylindres, certes désagréables à l'usage mais relativement sobres.

Dans les compactes, le mouvement est aussi engagé, mais de façon moins marquée. Une Peugeot 308 reste majoritairement diésélisée en France (68%, contre 88% il y a cinq ans). Chez Ford, la Focus est encore écoulée à 50% en diesel (88% en 2011). Même pourcentage pour la Fiat Tipo. Chez Volkswagen, la Golf TDi pèse actuellement 45% des ventes, un pourcentage encore significatif, malgré le scandale du " Dieselgate ".

Bonne résistance dans les "SUV" et monospaces

Mais, plus on va vers des gros modèles, mieux le diesel résiste. Logique. Il s'agit d'achat par des gros rouleurs, pour lesquels la consommation compte beaucoup. Or, un modèle à gazole consomme 20% de moins qu'un équivalent à essence, voire " 40% sur un (gros) " SUV " ", précise-t-on chez BMW France. pour des véhicules réalisant 15 à 20.000 kilomètres par an, les moindres consommations compensent le surcoût à l'achat. Sur les modèles de taille moyenne ou supérieure, les versions à essence sont en outre " frappées d'un fort malus, calculé sur les rejets de CO2 (liés directement aux consommations) ", explique-t-on chez Ford. Le paradoxe de la fiscalité écologique française veut en effet que… les modèles diesels soient moins frappés que ceux à essence. Contradictoire, non ?

L’explication est pourtant limpide : le malus se veut dirigé contre les seuls gaz à effets de serre (CO2) ! Le résultat, c’est que les diesels sont diabolisés d’un côté pour des motifs prétendument écologiques, mais dans le même temps favorisés par le système de bonus-malus ! Enfin, les véhicules de taille moyenne ou supérieure sont essentiellement des véhicules de flottes. Or, les gestionnaires de ces parcs sont très sensibles au coût d’usage inférieur du diesel par rapport au modèle roulant au sans-plomb. Par ailleurs, l’impossibilité de récupérer totalement la TVA sur l’essence reste encore un frein à l’expansion des modèles au sans-plomb.

Dans ce contexte, les ventes en France d’un « SUV » de gamme moyenne comme le Peugeot 5008 demeurent constituées à 74% de versions diesel (99% en 2013). Même chose pour le Volkswagen Tiguan (87%), l’Alfa Romeo Stelvio (75%), le monospace Citroën C4 Picasso (61%). Le grand « SUV » BMW X5 est diésélisé à 85%. BMW écoule encore d’ailleurs 73% de l’ensemble de ses véhicules en diesel. Quant au Ford Edge, ils n’est livrable pour sa part sur le marché tricolore qu’en version à gazole.
Les utilitaires roulent (presque) tous au gazole

Côté utilitaires, les véhicules carburent toujours quasi-exclusivement au gazole. Seuls quelques mini-fourgonnettes circulant en ville se mettent timidement à l’essence. C’est le cas du petit Fiat Fiorino. « Nous faisons un carton avec le Fiorino essence à Paris et dans les grandes villes de province avec un mix des ventes à 40% sur l’essence », affirme le constructeur italien. Ceci dit, sur l’ensemble du territoire national, 94% des immatriculations de son concurrent Ford Courrier se font encore en diesel. Tout comme 97% de l’ensemble des utilitaires vendus par Peugeot dans l’Hexagone. Les fourgons sont « 100% diesel », indique le groupe PSA. Malgré les attaques dont il fait l’objet, le diesel est encore loin d’être mort. Pour ses vertus économiques sur les modèles de gamme moyenne ou supérieure et les utilitaires.

https://www.challenges.fr/automobile/ac ... ent_574004

Re: Pourquoi les "SUV", monospaces et utilitaires diesel résistent

Posté : mer. 9 mai 2018 21:17
par Marco1975
Intéressant merci.
Mon Stelvio essence 280ch consomme 11L/100 mais je n'ai parcouru que 8700 km en un an.
Mon Stelvio de fonction diesel consomme 8L/100 ... 2900 km parcouru en un mois ...
En effet sur les grands SUV le Diesel n'est pas près de disparaître

Re: Pourquoi les "SUV", monospaces et utilitaires diesel résistent

Posté : jeu. 10 mai 2018 08:58
par Mkala
Pour une fois un article qui explique bien les problèmes techniques, les embuches politiques et économiques. 8-)

Mais rien de nouveau on avait compris il y a 2 ans que le diesel sur les citadines c'était fini, et que ca allait rester sur les utilitaires.
La "taille" des véhicules diéselisé ou pas sera définie par les taxes, les malus et les système anti pollution qu'il faudra mettre en place.

Re: Pourquoi les "SUV", monospaces et utilitaires diesel résistent

Posté : jeu. 10 mai 2018 19:19
par FABIO
Oui même si l’âge d’or du diesel’est Fini il est loin de disparaître aussi vite