Alfa Roméo… Le nom est symbole des premiers titres de Champion du Monde de Formule 1 avec Giuseppe Farina et Juan Manuel Fangio en 1950 et 1951. Le constructeur italien a fourni des moteurs à Brabham (propriété de Bernie Ecclestone) de 1976 à 1979, avant de redevenir constructeur et fournisseur moteur jusqu’en 1988. Mais, dès 1985, le constructeur lancera un projet de moteur qui ne verra jamais le jour en Formule 1… Un V10.
1985 : La Fédération Internationale de l’Automobile annonce que le règlement moteur pour 1988 et surtout 1989 évoluera. Abandonnant le turbo au profit d’un bloc atmosphérique de 3.50 litres de cylindrée. Dès l’annonce, les projets se développent. Renault qui abandonne la Formule 1 fin 1986 active une cellule réduite pour concevoir le prochain V10. Honda présente dès 1988 ses futurs V10 et V12. La Scuderia Ferrari embauche John Barnard en 1986 pour travailler sur la 638 qui devait participer au Championnat du Monde de 1988 avec le V12 3.50 litres. Pendant ce temps, à Milan, Alfa Roméo est financé par les deniers publics de la Finmeccanica, ses V8 Turbo 1.50 litres propulsent ses propres monoplaces, mais la firme décide de devenir un simple motoriste à partir de 1986. Imitant Renault. Un accord est signé avec la petite équipe italienne Osella (mais sous l’appellation Osella) et Ligier à partir de 1987.
Lâché par Renault Sport qui a préféré arrêter de fournir des moteurs fin 1986, l’équipe Ligier s’était mis en tête de trouver un successeur. Un contrat de deux ans pour 1987, 1988 et 1989 est signé avec Alfa Roméo vers la fin du Championnat 1985. L’écurie de la Nièvre devait disposer pour la première année de l’accord du nouveau 4 cylindres 1.50 litres Turbo qui devait remplacer le V8 1.50 litres, puis à partir de 1988 un tout nouveau moteur V10 3.50 litres encore à l’étude.
Le rachat en 1986 d’Alfa Roméo par FIAT mettra un terme au projet Formule 1 du constructeur de Milan. Préférant miser sur la Scuderia Ferrari. La structure Ligier est obligé de signer avec Megatron pour 1987 et Judd en 1988, débutant sa descente sportive. Reste ce moteur V10.
Long de 69.60 cm, d’un poids de 145 kg et ouvert à 73°C, il produisait une puissance de 620 chevaux à 13.300 tours/minute. Ce moteur a réellement existé, mais il n’a été fabriqué qu’à une poignée d’exemplaires.
Bernie Ecclestone a vendu l’usine Motor Racing Développements Ltd au constructeur italien en 1987. L’argentier de la Formule 1 convainc alors le constructeur italien de produire une voiture dérivée de son modèle 164 pour lancer une formule Silhouette, inspirée du ProCar des années 1979/1980. Cette série valant 350.000 dollars la saison, à comparer aux 60.000 dollars de la Procar avec les BMW M1. Trop coûteuse… Surtout qu’au même moment, la Fédération Internationale de l’Automobile a calqué le règlement F1 sur celui du sport prototype. C’était la fin d’un beau projet et surtout la fin du moteur V10 3.50 litres. Les plans du moteur selon les rumeurs auraient été vendus à Lamborghini, qui voulait remplacer son V12. Ce moteur devait être modifié par le sorcier japonais, Ossamu Gotto en devenant Chrysler en 1995/1997. Avant que la réglementation ne change et que le constructeur italien ne vende Lamborghini Engineering en mars 1994.