Le cheval Cabré à deux têtes, Montezemolo et Todt

Formule 1, rallye, prototypes et autres : la catégorie ou les mots course, circuit et piste sont courants !
Ryoma
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Re: Le cheval Cabré à deux têtes, Montezemolo et Todt

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L’ancien président de Ferrari, Luca Di Montezemolo, a eu des mots forts face à la situation qu’est en train de vivre la Scuderia Ferrari depuis le début de la saison 2020 de F1.

Luca di Montezemolo s’est exprimé sur la crise que traverse Ferrari en ce moment, mais tout en essayant de suggérer une ligne directrice pour résoudre les problèmes, alors que l’Italien pointe clairement du doigt l’organisation de l’équipe, qui doit être immédiatement changée.

« Je veux être constructif, pas destructeur. » a déclaré Di Montezemolo sur la Rai à propos de l’équipe Ferrari.

« En 2014, j’ai eu tort d’accepter la transition vers des moteurs hybrides. Mercedes les étudiait depuis deux ans, l’industrie allemande avait une connaissance du sujet que nous n’avions pas encore en Italie. »

« Malheureusement, depuis 2014, Ferrari n’est plus compétitive pour le championnat du monde. Quand ils m’ont remplacé, ils m’ont dit qu’il était important de gagner sur la piste, que nous n’avions pas un bilan positif… mais au moins de mon temps, on luttait jusqu’au bout. »

« Avec Michael, Irvine, Massa et Alonso, nous avons perdu le championnat du monde mais nous sommes restés dans la course jusqu’à la fin. »

« Aujourd’hui, la crise chez Ferrari découle surtout de l’organisation. C’est totalement différent des autres équipes, Binotto est trop seul. »

« Mattia Binotto doit encore acquérir de l’expérience en tant que directeur technique. Il est responsable de la gestion sportive, de la gestion des pilotes, du domaine technique et doit également traiter de la politique. »

« De mon temps, j’avais organisé une équipe avec le meilleur du meilleur. Il y avait des gens du calibre de Jean Todt, Ross Brawn, Rory Byrne, Paolo Martinelli, Stefano Domenicali. »

« En Formule 1, pour gagner, il faut chercher le meilleur et faire grandir le personnel que l’on a au sein de l’équipe. »

« Chez Ferrari, tous les talents ont été faits pour disparaître: d’Allison à Sassi, tous se sont retrouvés chez Mercedes. »

« Certaines erreurs ont été commises, tant pour l’angoisse de gagner que pour l’inexpérience. La crise chez Ferrari m’inquiète beaucoup car il ne sera pas facile de s’en sortir, et nous devrions déjà travailler en vue de 2022. »

« Parler de refondation est excessif, mais nous devons changer rapidement l’organisation, qui ne va pas pour la F1 d’aujourd’hui. »

« Il sera difficile d’améliorer la voiture et de penser à l’avenir, un nez et un aileron ne suffisent pas pour changer la SF1000. Je crois que des choix courageux doivent être faits et il faut le faire assez rapidement. » 

L’ancien président de Ferrari est également revenu sur la situation des pilotes au sein de l’équipe, notamment sur le fait que Vettel a déjà été remplacé avant même le début de la saison 2020.

« Les pilotes ne sont pas coupables. Je ne me serais jamais séparé de Vettel si tôt. Trop de pression a été exercée sur Leclerc et il est difficile d’impliquer Vettel dans un discours constructif puisqu’il partira. »

Enfin lorqu’on lui demande ce qu’il aurait fait après le double abandon de Ferrari au Grand Prix de Styrie à la suite d’un accrochage entre les deux pilotes, Di Montezemolo a répondu : « Les murs auraient tremblé à Maranello. »
Ryoma
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Re: Le cheval Cabré à deux têtes, Montezemolo et Todt

Message par Ryoma »

Témoignage lu sur le net :
"Todt il est parti par la petite porte de chez les rouges.
Il avait outrepassé ses fonctions chez les rouges avec des contrats pilotes (Massa), equipementiers (Bridgestone), sponsors, sans en rendre compte a sa hiérarchie c'est pour cela que son contrat n'a pas été renouvellé, les résultats n'étants plus là.
Et comme il l'avait en travers, il a tout fait pour mettre des batons dans les roues a la scudéria une fois a la tete de la FIA, quand il a validé les echappements soufflés de Renault, ou trouvé un accord secret sur les moteurs."
FABIO
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Message par FABIO »

Conclusion : en matière de sport l'Italie n'est plus l'ombre que d'elle même
Ryoma
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Re: Le cheval Cabré à deux têtes, Montezemolo et Todt

Message par Ryoma »

Après on lit tout et son contraire : Vasseur va s'entretenir avec Todt pour conseils.

Les faits sont quand que depuis le départ de Todt, la Scuderia ne gagne plus.

Les équipes qui gagnent semblent couvertes : ailerons flexibles, échappements soufflés, concept turbo en avance sur la règlementation, essais pneumatiques pirates, combustion d'huile, le das, etc....
Ryoma
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Re: Le cheval Cabré à deux têtes, Montezemolo et Todt

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L’ancien président de Ferrari, Luca di Montezemolo, est déçu par le manque de progrès de son ancienne équipe de F1, affirmant qu’ils devraient être "des protagonistes, pas des figurants".

Di Montezemolo, qui a supervisé la période de domination de Ferrari et Michael Schumacher en F1 au début des années 2000, a démissionné de son rôle de longue date au milieu d’une mauvaise saison en 2014.

Ferrari a remporté un championnat du monde pour la dernière fois en 2008, tandis que Kimi Raikkonen reste le dernier pilote à remporter un titre mondial de pilotes pour l’équipe la plus célèbre de la F1, en 2007.

L’équipe défiait Red Bull l’année dernière en début d’année, mais a vu sa course au titre s’effondrer de manière spectaculaire à la mi-saison, laissant Max Verstappen se diriger vers le championnat. Ferrari est encore plus à la dérive en 2023.

Di Montezemolo dit qu’il attendait plus de Ferrari dans la décennie qui s’est écoulée depuis son départ. Il a été agacé par l’attitude des Rouges après le podium en Belgique.

"Vous savez ce que je regrette ? De fêter une troisième place, comme à Spa. Ce n’est rien pour Ferrari, et ’le vieux’ (Enzo Ferrari, ndlr) ne l’aurait pas accepté. Jamais"

"En tant que fan, je rêve d’une Ferrari qui ne gagne pas toujours, mais qui se bat pour le titre jusqu’à la dernière course."

"Comme en 1997, 1998, 1999, 2008, 2010, 2012. Vous pouvez perdre, mais en tant que protagonistes pour le titre, pas en tant que figurants dans le peloton."

L’Italien pense que "Ferrari doit signer avec Charles Leclerc le plus longtemps possible" et affirme que le problème de l’équipe de Maranello n’est pas ses pilotes.

"Il est bon et je ne pense pas qu’il y ait des pilotes libres plus forts que lui. Mais dans le présent, celui qui conduit la F1 rouge est le moindre des problèmes. En tant que président, j’avais construit une équipe de rêve, de Schumi à [Jean] Todt, de [Ross] Brawn à [Rory] Byrne."

"C’est la priorité et nous devons faire confiance à Frédéric Vasseur pour réussir ce nouveau tour de force."
Ryoma
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Re: Le cheval Cabré à deux têtes, Montezemolo et Todt

Message par Ryoma »

Todt oublie aussi les cadeaux en or qu'il a fait à mercedes pour 2014 :
"Jean Todt, ancien président de la FIA, était aussi le dernier PDG à succès de la Scuderia Ferrari en Formule 1, accumulant les titres mondiaux avec Michael Schumacher notamment.

Depuis le titre de Kimi Raikkonen en 2007 et le dernier titre de l’équipe en 2008, les Rouges n’ont pas réussi à revenir au sommet malgré les tentatives de Fernando Alonso ou Sebastian Vettel.

C’est aujourd’hui à un autre Français, Frédéric Vasseur de tenter d’y parvenir, avec Charles Leclerc et Carlos Sainz.

Todt espère, au micro de Canal +, qu’il y parviendra même s’il admet que Ferrari met une pression très particulière sur les gens.

"On sait très bien que Ferrari est une écurie un peu à part parce qu’elle crée une émotion et une passion nettement supérieure, comme aucune autre écurie et, si ça ne marche pas, la tendance est qu’avec la pression des médias et des tifosi, cela dit ’il faut changer le management’ et ce n’est pas obligatoirement une bonne chose."

"Je pense qu’à l’époque où j’étais le patron de la Scuderia Ferrari, un des avantages que j’ai eu et qui nous a permis ensuite d’avoir des succès, a été justement que nous avons pu bénéficier d’une stabilité."

"Parce que même si souvent il y avait une forte pression pour changer, nous n’avons pas cédé à cette pression et on est restés unis dans la difficulté. Ensuite, cela a donné ses fruits."

"Depuis mon départ de la Scuderia Ferrari en 2009, je pense que c’est une des meilleures équipes. Ça n’a pas été la meilleure équipe. Puisque après 2009 il y a eu la domination de Red Bull avec Vettel, la domination de Mercedes avec Hamilton et maintenant la domination de Verstappen."

"Il ne manque pas grand chose, mais cela étant, on sait très bien que c’est les derniers millièmes qui sont les plus difficiles à avoir. Donc, cette année ça n’a pas été le cas, est-ce que ce sera le cas l’année prochaine ? Sincèrement, je leur souhaite, mais je ne sais pas."

"Pour gagner, il faut réussir à mettre tous les éléments ensemble, et aujourd’hui, il manque un tout petit peu, pas beaucoup, mais un tout petit peu.""
Ryoma
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Re: Le cheval Cabré à deux têtes, Montezemolo et Todt

Message par Ryoma »

Après l'échec de 2012, Ferrari semblait posséder en 2013 une arme intéressante avec la F138. Certes, elle n'avait pas le rythme de la Red Bull RB9 mais sa gestion pneumatique était redoutable. En première partie de saison, Fernando Alonso signe d'ailleurs deux victoires, en Chine et en Espagne. Au soir du Grand Prix de Grande-Bretagne, l'Espagnol est second du classement pilotes, à 21 unités de Sebastian Vettel mais avec un abandon de plus à son actif.

Le problème, c'est que la course de Silverstone a été le théâtre de cinq crevaisons, en mondovision. Un spectacle désastreux pour Pirelli qui, depuis le début de saison, est au centre des débats après avoir attendri sa gomme et modifié la construction de ses pneus. Des doutes ont en effet été soulevés sur la tenue globale des enveloppes, et un combat s'est engagé entre les équipes à qui cela profite (Ferrari et Lotus notamment) qui souhaitent le statu quo et celles à qui cela ne profite pas autant (Red Bull notamment) qui demandent un changement.

Plusieurs modifications mineures sont introduites après le Grand Prix de Monaco mais Pirelli joue sur le fil du rasoir car toute modification d'ampleur devra alors être approuvée par l'ensemble des écuries. En Grande-Bretagne, les événements précipitent les choses, imposent l'intervention de la FIA pour des raisons de sécurité et entraînent donc le retour à une construction pneumatique différente, plus robuste.

À partir de là, les choses vont largement tourner en faveur de Red Bull. La F138 ne gagnera plus même si elle permettra à Alonso de terminer second du classement, mais à plus de 150 points de son rival, qui enchaînera neuf victoires consécutives sur les neuf derniers Grands Prix. Les doutes sur la capacité de Ferrari à construire une monoplace vraiment capable de l'amener au titre se multiplient dans l'esprit du double Champion du monde. Un espoir, malgré tout : le changement réglementaire 2014, qui voit l'arrivée des blocs V6 turbo hybrides.
"Il n'y a pas de puissance dans le moteur"

Mais rapidement, il est clair que la Scuderia a fait fausse route et s'apprête à vivre une saison compliquée. Les deux premiers jours des essais hivernaux sont attribués à Kimi Räikkönen, de retour dans le giron de la marque après deux années chez Lotus. La suite, c'est Luca di Montezemolo qui la raconte au micro de la BBC : "Il m’a dit : 'Il n’y a pas de puissance dans le moteur’."

"Et le troisième jour, c’était Fernando et il m’a dit exactement la même chose. Et j’ai compris que la saison était terminée parce qu’il était impossible de travailler sur le moteur, parce que sous ces règles il était gelé [le développement était limité par un système de jetons, ndlr]. Je pense que ça a été le moment où Fernando s’est dit : 'Si je reste chez Ferrari, je ne vais jamais gagner de championnat à nouveau’. Parce que ça a vraiment été un moment de choc."

"Dans son esprit, il pensait : 'Peut-être que ce n’est pas le meilleur moment pour rester chez Ferrari parce que McLaren peut peut-être être meilleur, peut-être que Rosberg peut laisser un baquet vacant chez Mercedes – c’était deux ans avant que Rosberg ne signe le nouvel accord avec Mercedes –, peut-être que je peux aller chez Red Bull’. Il a commencé à réfléchir à d’autres possibilités."

Mais il n'était pas le seul à envisager son avenir ailleurs. Au même moment, Vettel sent qu'il ne va pas tutoyer les mêmes sommets que lors des quatre saisons précédentes. Et il va alors directement rencontrer Di Montezemolo pour lui faire part de son envie de courir pour la Scuderia.

"Il est venu chez moi avec une très belle boîte de chocolats suisses, parce qu’il vit en Suisse. C’était avant le début de la saison 2014, et pour faire court, il m’a dit : 'Écoutez, si cette saison, comme je le suspecte, je ne gagne pas le championnat, je veux venir piloter pour Ferrari’."

Tout le monde aura vu juste : Mercedes écrase la saison 2014 et aucune équipe n'a les moyens d'offrir à Lewis Hamilton et Nico Rosberg la moindre résistance en conditions normales ; seul Daniel Ricciardo tire son épingle du jeu en privant l'Étoile de trois succès. Chez Ferrari, l'échec se traduit notamment par le départ de Stefano Domenicali, remplacé par Marco Mattiacci à la tête de l'écurie au bout de trois Grands Prix. Et c'est notamment avec ce dernier que Fernando Alonso, pour qui le futur semble de moins en moins passer par l'Italie, va entamer des discussions en vue de son avenir.

"Fernando, au début, a dit oui et puis il a dit non, et ensuite il a dit : 'Je ne veux pas prolonger’", raconte Luca di Montezemolo. "Mattiacci était très favorable au fait de mettre fin à la relation avec Alonso, sans même effectuer de profondes négociations pour trouver un moyen de prolonger. Je n’étais pas aussi convaincu."

"Si Alonso était venu me voir en disant : 'Ecoutez, j’y crois. Je veux rester parce que je pense que Ferrari est Ferrari et je suis sûr que l’année prochaine on peut progresser’, j’aurais signé dans les 30 secondes. Mon inquiétude se portait sur le fait que, dans mes conversations avec Fernando, je me souviens toujours de lui comme étant très incertain, très critique, une personne qui ne croyait pas vraiment dans la possibilité que Ferrari puisse être compétitif en 2015."

"Mattiacci a décidé que si on pouvait avoir Vettel, il était mieux pour les deux de changer. Pour [Alonso], parce que s’il restait, il y aurait beaucoup de doutes dans son esprit ; pour nous, parce que nous n’avions pas un pilote très motivé. Vettel veut pousser, il aime Ferrari. Michael [Schumacher] était le meilleur supporter de Vettel vis-à-vis de moi."

"Donc, au final, j’ai dit : 'Je suis d’accord. Si la situation avec Fernando est toujours qu’il ne veut pas prendre de décision finale, qu’il veut attendre, qu’il n’est pas heureux, qu’il se plaint, il est mieux de le laisser partir. Peut-être qu’il pourra trouver une opportunité ailleurs et nous, de l’air frais."
"Il est temps pour toi de changer"

Dans ce tourbillon d'incertitudes et de désirs secrets, de discussions inabouties et de résultats toujours plus décevants, s'est ajouté le fait que Luca di Montezemolo lui-même était en difficulté à la tête de Ferrari et allait bientôt être remplacé par Sergio Marchionne, alors président de Fiat, avec qui il n'entretenait pas de bonnes relations.

"Jusqu’à un certain moment, j’ai fait tout ce qui était possible pour convaincre Alonso et qu’il soit motivé pour l’avenir. Ensuite, deux éléments : j’étais sûr de quitter Ferrari. Donc je n’ai pas voulu trop pousser Fernando parce que je ne pouvais pas tenir parole auprès de lui. Il n’était pas correct de ma part de le convaincre de rester et puis de partir. Fernando [aurait dit] : 'Pourquoi tu ne m’as pas dit que tu allais partir ?’ Et puis […] je n’ai pas vu Fernando convaincu. Pour moi, l’état d’esprit du pilote est le plus important."

Les discussions entre Alonso et Mattiacci s'enlisent, les deux hommes ne se tiennent pas en très haute estime. La rumeur veut que l'argent soit un problème dans les négociations mais Di Montezemolo l'écarte : "Je n’ai jamais parlé d’argent avec Alonso avant qu’il ait décidé de partir. L’argent n’était pas sur la table, en tout cas pas dans mes discussions avec lui. Jamais. En d’autres termes, il n’a pas décidé de quitter Ferrari pour l’argent, et nous n’avons pas décidé de ne pas faire tous les efforts pour le garder à cause de l’argent."

"Il n’était pas motivé, il n’était pas sûr, avait beaucoup de doutes. Et le père de Fernando avait également une grande influence sur lui. Son père a dit : 'Non, il est temps pour toi de changer. Quitte Ferrari. Pour beaucoup de raisons malheureusement, tu n’as pas pu remporter le championnat, il faut trouver une autre alternative pour remporter le titre’."

L'alternative, Ferrari l'a déjà trouvée. Un accord est conclu avec Sebastian Vettel dès la fin août, avant même que la fin de la relation entre la Scuderia et Fernando Alonso ne soit elle-même formellement entérinée. Cet arrangement comprend des clauses à satisfaire avant que le contrat n'entre formellement en vigueur, afin d'éviter que la Scuderia ne se retrouve avec trois pilotes pour deux baquets. C'est à Maranello, courant septembre, lors d'une réunion très tendue avec Mattiacci, que l'Espagnol va signer un document mettant fin à leur relation.

Pendant ce temps, Vettel est présenté au futur président de Ferrari : "Je me souviens très bien d’une chose", continue Di Montezemolo. "C’était début septembre, avant Monza. Donc le 5 ou 6 septembre. Marchionne était dans mon bureau et j’ai dit : 'Écoute, comme tu vas prendre ma place, je veux que tu parles avec Vettel’. À ce moment-là, il n’avait pas formellement signé. Mais tout était décidé, confirmé entre Mattiacci et Vettel."

"C’était juste quelques jours avant que Marchionne arrive pour me remplacer. Donc ma position était d’être correct, d’au moins mettre Marchionne en contact avec Vettel par téléphone. Marchionne était dans mon bureau, nous étions ensemble, Vettel chez lui, et Vettel a dit : 'Je suis très heureux’. Et Marchionne a dit : 'Je suis très heureux, je sais par Luca que vous serez notre pilote, donc je suis impatient de voir votre signature’. Et il a dit : 'C’est juste une affaire de rencontre entre avocats’."

Début octobre, le samedi 4 plus précisément, à la veille de la course du Grand Prix du Japon où une autre partie de l'avenir à moyen terme du programme Ferrari se jouera avec l'accident mortel de Jules Bianchi, Red Bull annonce par surprise que Vettel ne poursuivra pas l'aventure en 2015 et ses dirigeants ne tardent pas à faire comprendre que c'est vers Maranello que l'Allemand se dirige. Alonso est furieux : l'enchaînement des événements laisse croire que la décision vient de la Scuderia, alors qu'il s'agit d'un divorce par consentement mutuel.

De plus, même si McLaren fait depuis un moment les yeux doux à son ancien pilote, avec une offre salariale très intéressante et nettement supérieure à ce qu'il touche chez Ferrari, rien n'est encore signé. Une visite est même prévue au lendemain de l'épreuve de Suzuka. Ron Dennis, à la tête de la structure britannique, a en effet convié Alonso au siège de Honda à Sakura.

"Ce qui est sûr est qu’Alonso a décidé de quitter Ferrari fin août", conclut Luca di Montezemolo. "Quand il est allé à Sakura, c’était le dernier effort. Je ne me souviens pas s’il avait décidé [de rejoindre McLaren] avant, mais ça a été le dernier effort. 'J’ai pris la bonne décision de quitter Ferrari parce que je suis vraiment impressionné’, disait Alonso." Son arrivée sera officialisée le 11 décembre 2014.
Ryoma
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Re: Le cheval Cabré à deux têtes, Montezemolo et Todt

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Je voulais partager une image quand Alesi a décidé de prendre sa retraite fin 2001. Le sous-titre, c'est Schumi qui parle.

Image
Ryoma
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Re: Le cheval Cabré à deux têtes, Montezemolo et Todt

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Voilà ce qu'il se disait en 2008....on sait depuis que c'est la source de la dégradation de Ferrari en F1 :
"L'époque du trio de choc Schumacher-Brawn-Todt est bien révolue. Les deux premiers ont quitté la Scuderia fin 2006, remplacés respectivement par le pilote Kimi Räikkönen et le nouveau directeur technique Aldo Costa, tandis que le dernier s'est retiré de la gestion de l'écurie à la fin de la saison dernière, remplacé par l'Italien Stefano Domenicali.

De tels changements auraient pu coûter cher à la Scuderia. Sans le talent de metteur au point de Michael Schumacher, qui donc allait orienter aussi efficacement le développement des monoplaces? Sans l'habileté stratégique et la poigne de Ross Brawn, qui allait mettre de l'ordre dans les réunions à Maranello? Sans le flair et le sens de l'organisation de Jean Todt, qui allait défendre les intérêts de la Scuderia face au monde impitoyable de la Formule 1?

Pourtant, chez Ferrari, la révolution s'est faite en douceur. Coutumière par le passé de luttes intestines destructrices, la Scuderia a cette fois réussi sa mue en douceur. Désormais, elle est entièrement dirigée par des Italiens, mais sans la douce désorganisation que cela impliquait jadis.

Stefano Domenicali en est l'une des clés. À 43 ans, ce natif d'Imola est entré chez Ferrari à la fin de ses études, il y a 17 ans, pour occuper divers postes administratifs avant de devenir chef d'équipe de l'écurie de F1, il y a 10 ans. Directeur sportif depuis 2003, il est devenu cette saison le directeur général de la gestion sportive de Ferrari, à la place du Français Jean Todt. «Je pense que le cheminement que j'ai suivi au sein de Ferrari m'a permis d'acquérir une connaissance générale assez étendue des problèmes que l'on peut rencontrer dans la gestion d'une écurie de Formule 1, avance l'Italien. Et naturellement, j'ai eu la chance de voir comment des personnes extraordinaires, telles Luca di Montezemolo ou Jean Todt, dirigeaient la société. Ils m'ont énormément appris.»

Travailleur et extraordinairement efficace, Stefano Domenicali a adopté une approche beaucoup plus pragmatique de la direction de Ferrari. Jean Todt dirigeait ses hommes avec une autorité de fer, et donnait l'impression d'une grande sévérité.

Lorsqu'il s'adressait à la presse (généralement après avoir fait attendre les journalistes plus d'une heure), il s'exprimait avec un ton cassant et semblait mépriser ses interlocuteurs.

Avec Stefano Domenicali, le visage de Ferrari a changé. Avec lui, les points presse de la Scuderia débutent toujours à l'heure et se déroulent dans une ambiance nettement moins hostile. À l'interne, les ingénieurs ne cachent pas que l'ambiance est plus détendue, ce qui, affirment-ils, ne les incite pas pour autant à travailler moins.

Pour preuve, la domination des Ferrari au terme de ce premier tiers de saison 2008. Si l'on exclut les circonstances particulières qui ont prévalu à Melbourne (problèmes de moteurs) et à Monaco (la pluie), les monoplaces rouges ont monopolisé toutes les victoires. «Chez Ferrari, la transition s'est jouée en douceur, assure Stefano Domenicali. Il est hors de question de parler d'ancien et de nouveau régime. Le président Montezemolo ainsi que Jean Todt m'ont confié un rôle qui fait partie d'un processus de renouvellement entrepris depuis longtemps déjà et qui se base sur des principes de stabilité et de croissance interne. La philosophie de l'écurie est totalement inchangée.»

Avec une direction composée de Stefano Domenicali, Luca Baldisseri et Also Costa, succédant aux Jean Todt, Ross Brawn et Rory Byrne, le contrôle de la Scuderia revient désormais entièrement en mains italiennes, tout en conservant le bon sens, l'efficacité et le pragmatisme du triumvirat précédent.

Ferrari a réussi à négocier parfaitement le virage de sa transition. Désormais, il ne reste plus à la nouvelle équipe qu'à faire aussi bien que l'ancienne."
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