Une fois de plus, Ferrari a puisé dans son histoire l'inspiration pour concevoir son dernier bolide qui inaugure la nouvelle ligne de modèles baptisée «Icona». Le choix du nom Monza est lourd de signification. Il renvoie au temple de la vitesse situé dans la banlieue de Milan et où Ferrari a forgé une partie de sa légende. Monza, c'est aussi le nom donné à une sublime barquette de course, la 750 Monza, née en 1954 pour défendre les couleurs de la Scuderia dans les épreuves d'endurance.
Cette voiture a servi de modèle à l'équipe du style Ferrari animée par Flavio Manzoni pour concevoir son nouveau modèle. En partant d'une base technique de 812 Superfast, les stylistes se sont attachés à préserver la pureté des formes qui avait présidé à la réalisation de son aînée par le maître carrossier Sergio Scaglietti. «Nous avons voulu renouer avec l'essence des premières Ferrari de course et avec les sensations que distillaient ces voitures», prévient d'emblée le patron du design.
Si le langage formel est moderne, intégrant notamment des phares à LED mais aussi une fine bande lumineuse transversale à l'arrière, l'esprit renvoie irrémédiablement à la 750 Monza. Face à l'incroyable gracilité de cette dernière, le nouveau pur-sang paraît descendre d'une autre planète. Si la longueur est celle de la 812 Superfast, la largeur frise les 2 mètres tandis que la hauteur ne dépasse pas 1,15 m. Les lignes d'une grande pureté sont dépourvues de tout appendice aérodynamique. Un exploit de nos jours.
Comme la barquette 750 Monza et celles qui l'ont succédé, la Monza d'aujourd'hui adopte l'appuie-tête caréné, derrière le poste de pilotage. Un trait de style repris par toutes les Sport biplaces des années 1950 (Jaguar Type D, Aston Martin DB3 S, Mercedes 300 SLR). Ferrari s'est encore inspiré de son passé pour décliner deux variantes de la Monza. La SP1 répond à l'appellation «monoposto» et n'accueille que le pilote quand la SP2 est une biplace. À l'époque, lors des épreuves d'endurance type 24 Heures du Mans, la place du passager était recouverte d'un couvre-tonneau, en général en toile, pour gagner en efficience aérodynamique. Lorsque la même barquette prenait le départ d'une course routière telle que les Mille Miglia, on enlevait l'occultant pour installer un copilote.
La Monza en version «monoposto» exposée dans le nouveau centre de Stile Ferrari.
Êtes-vous monoplace ou biplace? Les amateurs et les collectionneurs de la marque devront choisir au moment de la commande car les carrosseries confectionnées en fibres de carbone ne seront pas modifiables. Dans les deux cas, l'idée est bien de permettre à quelques centaines de privilégiés, forcément triés sur le volet car Ferrari a annoncé une production de moins de cinq cents exemplaires, de se mettre dans la peau des Fangio, Ascari, Scarfiotti, De Portago, Trintignant qui ont animé les courses des années 1950. Les futurs acquéreurs ne devraient pas être déçus car, cheveux au vent, ils vont goûter aux sensations de pilotage d'une barquette. La Monza se dispense de toute protection. Ferrari n'a pas prévu de capote pour s'abriter et seul un petit saut de vent en plastique protégera les occupants. À l'instar de la 550 Barchetta, une toile permettant de recouvrir l'habitacle à l'arrêt fera partie de l'équipement de série.
Loro Piana et Rosetti ont noué un partenariat pour créer une ligne de vêtements et d'accessoires.
Comme le spider Renault des années 1990, la Monza se conduira avec un casque en cuir inspiré de ceux des fifties. Il a été confectionné par la société italienne Rosetti qui, en vertu d'un partenariat, a aussi développé une gamme complète d'accessoires comprenant des chaussures de conduite et une ligne complète de bagages. De son côté, la maison Loro Piana a été sollicitée pour créer des vêtements de conduite, notamment des combinaisons de pilote très élégantes pour homme et femme.
Ferrari s'aventure ainsi sur un terrain où il n'avait encore jamais osé aller avec ses modèles hors série. La Monza est ainsi plus radicale que les spiders réalisés ces dernières années, au premier rang desquels on trouve la Ferrari J50 développée pour les 50 ans de Ferrari au Japon, la F60 America pour les 60 ans de présence du cheval cabré aux Etats-Unis et la Sergio en hommage au patron de Pininfarina décédé en 2012.
Allégée de plus de 100 kg par rapport à une 812, la Monza revendique des performances hors normes. Le rapport poids/puissance ne dépasse pas 1,85, un exploit grâce à une nouvelle évolution du V12 6,5 litres toujours associé à une boîte à double embrayage à 7 rapports.
La Monza SP2 se présente sous les traits d'une barquette biplace intégrant un renfort en fibre de carbone au centre de l'habitacle.
Avec 810 chevaux, la Monza accueille le 12 cylindres le plus puissant jamais produit. Les accélérations sont semblables à celles de la dernière GT de la gamme (0 à 100 km/h en 2,9 secondes) mais les sensations seront vraiment très différentes. Et surtout, la barquette sera plus à son avantage sur un circuit ou sur une route sinueuse.
En puisant dans le programme de personnalisation Tailor Made, il est possible de choisir la livrée souhaitée. Ici, la Monza fait appel à la décoration des voitures courant sous la bannière de l'écurie Francorchamps.
Le tarif de ce bolide sera révélé au Mondial de l'automobile où, à n'en pas douter, il occupera la vedette. Il est annoncé autour de 2 millions d'euros. Une affaire juteuse pour Ferrari qui s'est fixé pour objectif d'augmenter ses marges. À ce prix-là, les acheteurs pourront choisir la livrée de leur Monza.
Ferrari Monza SP1 et SP2, des barquettes de course pour la route
Re: Ferrari Monza SP1 et SP2, des barquettes de course pour la route
Superbe jouet..pour Emir du Golfe
Re: Ferrari Monza SP1 et SP2, des barquettes de course pour la route
Elles sont toutes simplement magnifiques